Dans le salon (Mardi soir)

Écho

Vêtue de son costume qu'elle aimait tant, Écho était assise dans le salon bien tranquillement. Peut-être voulait-elle un excuse pour porter son costume, peut-être bien aimait-elle l'ambiance de ce salon. Elle n'en savait trop rien, mais quelque chose l'avait poussé à aller s'installer dans le salon cette journée là. Quelques journaux avaient été déposés sur la petite table. Un crayon coincé entre ses dents, elle lisait le premier en soulignant toutes les informations qu'elle pouvait trouver sur les superhéros. C'était interessant de voir ce que les autres avaient fait de biens et de mal...De cette façon, elle pourrait ne pas faire les trucs de mauvais.

"C'est horrible...", soupira-t-elle en regarda une photo dans le journal.

Quel costume affreux. Personne n'avait dans l'idée de se promener vêtu ainsi sans que ce soit un pari quelconque. C'était une conséquence suite à une beuverie dans un bar entre copains. Ou bien c'était quelqu'un qui était déficient en mode. C'était plutôt triste en fait...De ne pas avoir de goût comme cela. Jeanne s'arrêta dans ses pensées. Elle se surprenait de penser des choses ainsi sur les gens. Normalement, elle ne se le serait pas permis. Clairement son costume lui permettait des choses qu'elle ne ferait pas normalement. Porter des talons, par exemple! Des gros talons hauts en plus! C'était génial, et quelles jambes cela lui faisait! La jeune femme tourna la tête et observa ses jambes un moment, qui semblaient s'étirer indéfiniment avec les bottes qu'elle portait. Et les collants...C'était vraiment génial!

"Cambriolage...masque retrouvé sur les lieux du crime" marmonna-t-elle, retournant à la lecture du journal.

Jeanne grimaça. Une chance que son masque était collé sur son visage. Quelle honte de perdre son masque ainsi! Elle croyait...Non qu'elle avait déjà fait quelque chose de héroique encore...Mais elle serait morte de honte si quelqu'un voyait son visage. Et oui, Jeanne la designer solitaire est en réalité une justicière masquée et stylée! Ses mains se portèrent à son visage et elle testa la solidité du masque.

"Ouch!" lâcha-t-elle, surprise.

C'était bel et bien collé. Et ca faisait mal quand elle tirait dessus. Mieux valait ne pas tirer dessus. Elle avait du disolvant à la maison pour le retirer en toute sécurité. Des larmes lui montèrent tout de même aux yeux, suite à la vive douleur et à la surprise qu'elle avait eu lorsqu'elle avait essayer d'enlever son masque.

Mousquetaire Masqué

Bien des personnes déambulaient dans l’immense salon du parti. Quelques-uns revêtaient leur costume, d’autres, probablement citoyens, n’affichaient aucune excentricité particulière. Le bruit, constant, s’était dissimulé subitement, attirant par cette soudaine disparition l’attention de Mlle Grégoire. Par la porte menant aux escaliers, une silhouette célèbre entra. Même la plus élégante des héroïnes ne parvint à contenir cette curiosité montante pour cette ombre audacieuse qui réclamait, par sa prestance naturelle, un respect presque naturel.

Benoît Brisefer venait se mêler au peuple. Le fils unique de Super Dupont, l’entité politique que beaucoup considérait comme « l’être le plus fort du monde ». « Bouarf, lâcha-t-il en un bâillement, la fatigue m’assaille et j’ai donné la soirée à mon chauffeur ». Il marqua un temps, puis reprit : « Donner la soirée ? Une expression étrange… Surtout dans cette ville, la nuit n’est la propriété de personne. Elle appartient aux Super Héros et aux criminels, ce qui est bizarre puisque les uns, comme les autres, la dérobent aux simples civils… À qui appartient la nuit alors ? À nous ? À eux ? À personne ? Hmmm… » Amusé par cette réflexion, il s’arma d’un sourire et avança, sous les regards ébahis de la foule, vers celle encore occupée à caressait son masque.

« Je ne conduis pas, lui déclara-t-il, les yeux rivés sur le sol, honteux de son incapacité, j’ai échoué au code. Aussi, j’ai besoin qu’on me raccompagne, il se fait tard et les rues ne sont plus sûres. Mademoiselle, est-ce que ça vous dérangerait de me raccompagner, nous prendrons ma voiture ? »

S’il pouvait paraître bizarre, pour n’importe qui de censé, qu’une personne possédât une voiture sans le droit de la conduire, pour le jeune Brisefer, cela semblait être le sujet parfait pour une réflexion philosophique, voir même, théologique.

Écho

Jeanne leva les yeux vers la silhouette qui avait fait son apparition. Elle savait qui il était. Elle le suivit du regard, en oubliant complètement les journaux qu'elle était en train de parcourir. Et quelle classe, quel style! Elle devrait monter un dossier - personnel, bien sur - sur lui. Écoutant ses propos d'une oreille distraite, Écho se surprit à trouver ce qu'il disait plutôt bizarre. Il lui faisait pensé à un de ses profs qui monologuait lorsqu'elle avait 17 ans. Alors qu'elle réfléchissait toujours à cela, elle ne se rendit pas compte qu'il s'était approché vers elle.

"Conduire?" demanda-t-elle de sa voix naturelle, légèrement sèche, certainement pas celle de son alter-ego.

La jeune héroine se leva et envoya un sourire éclatant au séduisant dirigeant de son parti. Elle se rendit compte qu'elle avait toujours son crayon de coincé entre ses lèvres et le retira rapidement. Il ne savait pas qui elle était...elle pouvait donc relaxer. Remettant le crayon dans ses cheveux, Écho envoya un sourire à Monsieur Brisefer. En signe de respect, elle baissa la tête quelque secondes, et lorsqu'elle la redressa elle accepta de le raccompagner, d'une voix plus douce et amicale:

"Oui bien sur, Monsieur Brisefer."

Elle s'interrompit et se demanda si il avait une voiture sport. Jeanne savait conduire manuellement, mais ce n'était pas son fort. Elle conduisait très vite manuellement et avait un peu peur que le jeune homme n'apprécie pas l'excès de vitesse. En même temps, l'homme le plus fort du monde pouvait peut-être aimer cela. Qu'est-ce qu'elle en savait? Jeanne ne connaissait pas beaucoup de choses sur Benoit Brisefer, si ce n'était qu'il est un charmant jeune homme, fils de Super Dupont, à la tête des Neo-Jacobins, super intelligent et Maitre avocat. D'une voix colorée, telle son costume, elle demanda:

"Quelle sorte de voiture avec-vous, Monsieur Brisefer?"

Mousquetaire Masqué

« Je vous en prie, appelez-moi Benoît, répondit l’homme en lui offrant le bras pour la guider vers le parking, Mr Brisefer c’était ma mère… Lors de certains spectacles de cabarets ». Malgré son jeune âge, le garçon reflétait cette aura que l’on accorde aux grands chefs et, lorsqu’ils croisèrent certains regards cancaniers, le couple pu entendre plusieurs chuchotements, tantôt outrés, tantôt satisfaits. Ils entrèrent dans l’ascenseur où, dans une petite serrure au-dessus du panel de boutons, le descendant y fit tourner une clé. La cage se mit à bouger, une petite musique reposante, bien connue de ce genre d’endroit, vint charmer leurs oreilles.

Une fois dans le parking, Brisefer sortit une petite télécommande sur laquelle il pressa un énorme bouton rouge. Un bruit de moteur se fit entendre, suivi d’un crissement de pneu et une deuch d’un noir chromé devant eux « C’est la Ben’Mobile, capable d’aller de 0 à 100 en neuf secondes. Elle a plus de puissance qu’elle n’en montre, c’est qu’elle est timide. Bizarrement, on a les mêmes caprices ». Après s’être défait de sa compagnie, il prit place du côté passager. « Direction le quartier de la moustache Mademoiselle, laissa-t-il planer avec entrain, c’est là que j’habite ! ».

Écho

Figée devant le spectacle de la voiture de Benoit, Jeanne ne put s'empêcher de secouer la tête avec surprise. Une Deuch. C'était bien la dernière voiture qu'elle s'attendait à voir venant d'un des hommes les plus influents du pays. Non qu'elle en fut déçue, elle pensait voir une voiture sport ou une limousine - waw conduire une limousine. Elle suivit le jeune homme du regard, souriant de pleines dents, incapable de retirer le sourire qu'avait fixé sur son visage la vision de la voiture.

"Elle est magnifique!" approuva-t-elle, prenant place derrière le volant.

Écho prit quelques secondes pour ajuster son siège et son miroir. Ouh...Elle jeta un coup d'oeil à ses immenses talons et sourit. Que de nouvelles expériences avec ce métier! Conduire avec des talons, comme cela devait être excitant! Jeanne jeta un coup d'oeil au tableau de bord, à la radio, aux sièges, toujours un sourire impressionné sur son visage masqué. Mettant le contact, elle posa ses mains sur le volant et répéta:

"Direction Quartier de la Moustache."

La puissance qu'elle découvrit dans cette petite voiture la rendit folle de joie comme une enfant tandis qu'elle sortait du stationnement vers les routes qui les meneraient au Quartier de la Moustache. Respectant tout de même - presque - les limites de vitesse, elle se surprit à vouloir aller plus vite. L'adrénaline de la conduite tombant légèrement tandis que l'habitude reprenait le dessus, Jeanne prit la sortie qui les menerait vers le Quartier de la Moustache. Une fois qu'ils approchaient du quartier, elle demanda:

"Vous habitez dans quelle rue?"

Mousquetaire Masqué

Les rues de Sainte-Justice défilaient inlassablement derrière la vitre teintée de noirs. Le paysage urbain, désert à cette heure de la nuit, possédait ce calme trompeur qui piégeait la demoiselle itinérante dans les ruelles désertes. Benoît Brisefer, dans un amusement canin, passa sa tête par la fenêtre pour sentir le vent caresser son visage ; pour combler l’apanage du chien, l’homme tira la langue, non dans un geste moqueur, mais dans l’humble désir d’accorder un hommage à l’élément.

« Vous n’êtes pas très bavarde, dit l’homme à l’attitude de cocker en rentrant la tête, et vous ne posez pas les bonnes questions. Je n’habite pas la rue, c’est la rue qui m’abrite. C’est une injustice, les gens sont souvent nostalgiques des lieux ruraux, qu’ils soient forestiers ou désertiques, mais dès qu’il s’agit de la ville, ils ne voient qu’une vaste décharge. Moi je trouve que cette ville reflète bien les hommes, elle est injuste, prétentieuse, perfide et généreuse. Je ne me considère pas comme un poète, mais Sainte Justice sait faire ressortir le lyrisme qui est en moi. Où peut-être ne suis-je que l’avatar qu’utilise le lryis… » Une sonnerie se fit entendre, sauvant Jeanne d’une nouvelle élucubration spirituelle. Une voix roque se laissa entendre, une voix que l’on pourrait imaginer à un animal.

- S’pèce de Raclure, nous avons un p’tit cadeau des Dieux qui vient de nous tomber dessus.
- Mercantour, heureux de te parler. Tu as découvert une lotion contre les tiques ou bien ?
- Un Mutocrate en collaboration avec Youffa, j’en ai la preuve écrite.
- Insuffisant… Nous avons besoin d’un témoignage pour séduire les jurées
- Quoi ?! Sois pas idiot ?! Tout de même s’pèce de chien, une lettre les incriminant !
- Étrange insulte venant de toi... Rendez vous au quartier Valjean, devant le théâtre de Ficelle dans vingt minute.
- Bien, on se retrouve devant le théâtre de marionnettes du quartier Valjean.

Brisefer coupa la communication et tourna un visage souriant vers Jeanne. « Désolé, il va falloir faire demi-tour, une opportunité vient de s’offrir à nous, et nous ne pouvons pas la laisser passer ».

Écho

"Je ne parle pas quand j'ai rien à dire. C'est une perte d'énergie. Mais si vous voulez discuter, je suis ouverte."

Jeanne tourna la tête vers Benoit sans rien ajouter à ses propos. Oui...Elle ne posait sans aucune doute pas les bonnes questions. Et ce n'était pas pour rien qu'elle travaillait seule dans un bureau entourée de papiers et de crayons, de tissus et de fils. Si elle avait voulut apprendre à poser les bonnes questions, sans aucune doute serait-elle devenue Journaliste, mais ce n'était pas le cas. Elle haussa les épaules tranquillement, très calmement. La rue l'abritait. Elle se surprit à sourire à cette idée. C'était très juste en effet. Elle sourit à Benoit avec amusement. Quel drôle de personnage...Elle allait bien s'amuser avec les NJ. Jeanne n'entendit pas la première sonnerie de téléphone, aussi lorsque le jeune homme s'interrompit, elle en profita pour glisser:
"Sainte-Justice sait faire ressortir plusieurs choses."

Puis s'en suivit une conversation téléphonique plutôt étrange. Quelqu'un insulta Benoit Brisefer dès la première seconde. Qui avait idée de traiter l'homme le plus fort de raclure? Elle n'aurait pas le courage d'en faire autant, même si elle n'en savait sans doute pas beaucoup sur le jeune homme. Benoit l'avertit qu'ils s'en allaient ailleurs, dans un autre quartier et Jeanne hocha la tête fermement. Elle fit un U-Turn rapidement, amusée d'avoir pu faire autant de choses en une soirée: mettre son costume, accompagner son patron, conduire une voiture super géniale et faire un U-Turn à 75 km/h. Très cher frein à main...

"Je ne suis pas au courant de beaucoup de choses ici. Avant de vous rejoindre, je travaillait et je ne me tenais pas vraiment à jour au sujet de ce qui se passait dans la ville. Puis-je vous demander pourquoi vous voulez prendre un mutocrate la main dans le sac ? Qu’ont-ils fait que nous devons démasquer ?»

Jeanne était nouvelle dans cette histoire de superhéros, de partis et tout…Elle voulait rendre le monde plus beau ! … Et sauver les gens et aider les gens, bien entendu…Mais elle ne comprenait pas pourquoi les mutocrates étaient de mauvaises personnes. Ne voulait-ils pas faire la même chose qu’eux ? Jeanne n’entendait pas grand-chose à la politique superhéroïque, mais elle supposait qu’ils devaient tous avoir un but commun et des moyens différents. C,est à ce moment précis que la jeune femme se rendit compte à quel point rester enfermé dans son atelier n’avait pas été utile pour son développement. En effet, elle était une mutante, une superhéroïne, mais elle ne connaissait pas ce qui se passait dans sa ville politiquement. Ce qu’elle savait par contre, c’est que Benoit Brisefer ne faisait jamais rien pour rien. Il devait y avoir une bonne raison pour faire ainsi. Mais tout de même, la super top héroïne, se promit de lire les journaux pour autre chose que les sections sur la mode et les costumes des héros. Elle avait une bonne tête sur de solides épaules et il fallait que cela serve ! Écho tourna son visage masqué vers Benoit et ajouta, souriante :

« J’adore les marionnettes ! »

Prenant la sortie qui les mènerait dans le Quartier Valjean, elle siffla une chanson qu’elle aimait beaucoup. Une chanson qui lui rappelait l’été et la plage et le soleil. C’était une chanson qui la rendait heureuse et mettait beaucoup d’énergie dans sa journée. Elle n’avait toutefois aucune idée du titre de cette chanson. Elle l’avait enregistré une fois sur un cd et l’avait complètement oublié. Mais quand même ! Sa première soirée d’action, cela méritait bien une chanson !

:arrow : Quartier Valjean ?

Mousquetaire Masqué

La voiture fit un demi-tour impressionnant, les commandes semblaient instinctives, comme vivantes, elles obéissaient aux moindres gestes de Jeanne qui découvrait l’avantage d’une si belle technologie. Benoît, toujours impassible, pianota quelques boutons sur sa télécommande pour accroître la puissance de la Deuch’. « Les mutocrates ne sont pas mauvais, juste stupide. Tous les plus grands dictateurs aspiraient à la paix : Napoléon, Hitler, Staline et d’autres. Leurs idées ambitieuses s’accompagnaient toujours de la même imbécillité, cette illusion qui veut que l’uniformité peut conduire à la fin des conflits. Or, et c’est ma conviction, le monde à besoin d’extrêmes pour permettre à la norme de se maintenir. Le principe du Yin et du Yang. Henri de Pardaillan et Fantomette rejettent la diversité par crainte, ils s’évertuent à la construction d’un monde uniforme dans l’espoir d’achever leurs idéaux de paix. Et entre nous, ils peuvent y parvenir, c’est pourquoi nous menons ce combat de tous les jours ».

La voiture déboula à travers les rues, slalomant entre les véhicules qui, occasionnellement, sous l’agacement des conducteurs, s’égosillaient en bruit de klaxon. Les deux Néo-Jacobins arrivèrent au quartier Valjean dans un bruit de moteur assommant. Le dépaysement se fit instantanément. Les rues étaient vivantes, des personnages louches déambulaient dans tous les coins, les immeubles laissèrent place à des bidonvilles, le ciment devint de la tôle et le goudron de la terre. Ils se garèrent devant une petite estrade sur laquelle un guitariste, devant une petite foule silencieuse, jouait une étrange chanson qui charma les oreilles des deux mutants.

[ suite au quartier Valjean, je post ce soir]

» A Just Case (Mardi soir)
» La complainte des marionettes (mardi soir).
» A la pêche...aux infos [Mardi, matin (11h)]
» Test dans une ambiance festive (Lundi/Jour)