Emplettes (mercredi après-midi, Supermarché)

Pirouette

"Je trouves ça assez injuste" fit Damien en faisant le maximum pour que les sacs plastiques ne glissent pas de ses doigts.

"Tu te souviens où j'ai garé la voiture?" demanda sa mère, jetant des regards sur toute l'étendue du parking bondé.

"Ah, parce que en plus, je dois me souvenir à ta place d'où tu gares ta caisse? Dis-moi, m'man, j'espère que c'est pas trop dur, les courses, pour toi. Tu devrais rester à la maison, tu sais!"

"Je n'aime pas votre ton cynique, jeune homme. Je pense pas que ces sacs soient si lourds pour toi."

"Ils glissent quand même."

"Arrête de râler et aide-moi à retrouver cette bagnole. On l'avait garée près du mur, non?"

Elle se dirigea sans crier gare vers le mur délabré et couvert de graffitis qui séparait le parking du supermarché de l'avenue Zola.

Damien la suivit en soupirant. Ils n'étaient pas sortis d'affaire. Sa mère conduisait une twingo bleue qui ressemblait à environ la moitié des voitures de la ville. Bien sur, il aurait pu ramener ces fichus sacs à la maison en un clin d'oeil. Il était même certain de pouvoir se changer rapidement sans se griller. Récemment, il avait testé dans sa chambre ce qu'il appelait la "technique Superman" et avait établi un record de change de dix secondes montre en main. On était loin du tourbillon de l'homme d'acier dans une cabine téléphonique de Métropolis mais, c'était assez pratique.
Enfin bon, mieux valait oublier cette idée. Sa mère était déjà réticente à l'idée qu'il multiplie ses "patrouilles", alors utiliser ses pouvoirs pour ramener les courses...

"Ah! La voilà!" fit sa mère d'un ton triomphant.
"Pas trop tôt."

Damien ne fut pas mécontent de mettre ces fichus sachets dans le coffre et de s'asseoir dans la voiture. Ils n'étaient pas encore rentrés, cependant. Ils habitaient les quartiers intermédiaires mais, ne pouvaient pas se payer le luxe des grands magasins. Voilà pourquoi ils venaient toutes les semaines ici.

Alors qu'ils approchaient de la sortie du parking, sa mère appuya brusquement sur le frein. Une voiture grise leur passa devant.

"Préviens surtout pas, connard!!!" vociféra Damien.

"Comme j'ai hâte que tu aies ton permis, mon fils..." ironisa sa mère.

"Mais t'as vu comment il a...?! Hé.."

Il s'arrêta, voyant que la dite voiture grise revenait en fait de la sortie du parking, sortie qui était bloquée par une sorte d'embouteillage de bagnoles qui se klaxonnaient les unes les autres.

"Qu'est-ce qui se passe?" fit Damien.

"Qu'est-ce que j'en sais?" répondit sa mère.

Mousquetaire Masqué

Un véritable concert de klaxon se faisait entendre. Les voitures, accolées les unes aux autres, embrasaient de sons l’air ambiant de cette route, normalement plus délaissés. Naturellement, la mère de Damien pensa que l’irritation générale résultait de l’embouteillage, mais très vite, elle s’aperçut du véritable déclencheur. « Regarde Damien, dit-elle avec un sourire naissant sur son visage, c’est l’Écolière ! ». Sur la remorque d’un camion livraison, une silhouette, dissimulée par la lueur vive du soleil, tenait au bout de ses bras une décapotable dans laquelle, gesticulant sous la peur, trois hommes masqués criaient de détresse.

Damien connaissait cette entité héroïque, mais sa mère, cliente de la popularité, appréciait cette demoiselle d’une vingtaine d’année, capable comme nulle autre de combattre le crime. L’Écolière était apparue quelque mois auparavant, son identité secrète toujours conservée, elle combattait sans relâche les crimes indépendants pour le compte des Mutocrates. Elle jouait de ses attributs pour charmer la masse masculine mais, intelligente, elle séduisait aussi la ménagère par son attitude chaste de bonne famille. Nul homme ne saurait rester insensible à son costume : une petite jupette noire, de longues chaussettes blanches sur des mocassins sombres, ainsi qu’une chemise, blanche elle aussi, saupoudrée d’une cravate d’un bleu foncée qui donnait à l’accoutrement ce charme aguicheur par la piété travaillée.

D’un bond, voiture en main, la demoiselle se déplaça dans les airs pour atterrir devant le pare-brise de Damien. Ses petites couettes châtaignes pendouillèrent quelques instants dans les airs, son visage s’inclina, et de ses yeux verts, elle adressa un clin d’œil à Damien qu’elle encouragea d’un sourire. « Ho mon dieu, s’écria la mère, folle de joie, elle t’a salué ! L’écolière t’a salué, attend un peu que les voisins entendent cette histoire ! Béatrice en sera verte de jalousie ». Mais si la jeune héroïne savait charmer son audience, son efficacité s’en trouvait passablement amoindris. Dans son dos, sortant d’une voiture sombre, un homme armé d’une mitraillette s’approchait discrètement de la Mutocrate.

Pirouette

"Tu parles d'une prétentieuse!" répondit Damien d'un air blasé.

Bon, pour être franc, il la trouvait hyper canon. Mais il se rendait compte aussi que cette apparence était volontaire et le côté "trop sure d'elle" de cette fille l'irritait légèrement. Ou bien était-ce simplement qu'il aurait aimé avoir une copine de la sorte...

C'est là que la vue d'un type armé le tira de ses pensées. Est-ce que l'Ecolière l'avait vu? Visiblement pas.

Tandis que sa mère étouffait un cri d'effroi, Damien quittait déjà la voiture. Il n'avait jamais utilisé ses pouvoirs pour ramper. Il affectionnait les hauteurs et le vent sur son visage mais, dans l'immédiat, un peu d'innovation de ferait pas de mal.

En une demi seconde, il atteignit son objectif; une bouche d'égout non-loin de l'homme armé. A l'abri d'une voiture qui le séparait de ce dernier, Damien se baissa pour vérifier si son plan improvisé allait marcher.

Les jambes de ce mec étaient visibles, l'espace suffisant. Tout reposait sur l'adresse au tir de Damien.

En esperant que personne me verra....

Sur cette pensée, Damien souleva la plaque d'égout de sa main droite et la balança comme il aurait fait pour une palette de hockey ou un frisbee... enfin, peu importait...

L'homme avait commencé à appuyer sur la gâchette.
S'il avait eut le temps, Damien aurait croisé les doigts...

Mousquetaire Masqué

Tout se déroula parfaitement. La mère, trop effrayée par la mitraillette, se recroquevilla dans son siège en poussant un hurlement terrible. Ses yeux, guidés par de mauvais réflexes, se refermèrent à la vue de l’arme à feu. Pirouette rampa quelques mètres avant de trouver une plaque dégoût, qu’il délogea sans effort avant de l’envoyer sur l’ennemi. L’homme masqué tira, mais déséquilibré par l’impact, le canon s’orienta dans les airs et aucune victime ne fut à déplorer. L’Écolière afficha une moue d’étonnement. Sans l’intervention d’un jeune homme, en apparence lambda, elle serait morte lors d’une simple mission de routine.

Le bandit, il y a peu armé, gisait sur le sol, le visage complètement ensanglanté par l’impact. Son nez, sa mâchoire et quelques autres os semblaient casser. Bien qu’il canonisât sa douleur de vastes gémissements, le brouhaha d’une foule hystérique, emporté par l’euphorie du moment, masquait complètement la complainte d’un voleur fraîchement vaincu. Le paysage en était malsain, et les hommes, emprisonnés dans le décapotable, démontraient une inquiétude pour leur chef. L’Écolière s’approcha de Damien de sa démarche gracieuse, la voiture toujours soulevée d’une seule main comme s’il s’agissait d’un plateau :

« Jeune homme ! Qui l’aurait cru, un simple garçon sauvant la vie d’une héroïne Mutocrate, j’en suis toute retournée ! »

De sa main libre, elle souleva le blessé qu’elle « rangea » avec ses complices.

« Vous méritez, et de loin, un rendez-vous galant avec l’Écolière ! »

Un large sourire béat s’afficha sur ce visage fin et innocent qui, sous l’encouragement de la foule criant « un bisou » de façon répétée, se pencha pour déposer un subtil baisé sur la joue de l’étudiant. La mère de Damien, maintenant en pleine possession de ses esprits, se rua sur son fils, d’une démarche furibonde.

« Non mais tu cherches à te faire tuer Damien ! Attends un peu qu’on soit à la maison ! Que ça soit clair, c’est le travail des Super-Héros de combattre le crime, le tient, c’est d’étudier ! »

Mais la foule criait maintenant le nom du jeune homme, l’encourageant à lui faire signe. La colère maternelle se dissipa à une vitesse fulgurante et, déjà, elle répondait à qui voulait l’entendre : « c’est mon fils ».

Pirouette

Argh! Damien n'avait pas prévu cela. Il avait espéré rester planqué derrière la voiture qui lui servait d'abri. Mais c'était plus fort que lui; il avait fallu qu'il relève la tête histoire de vérifier que personne et surtout pas sa mère n'était blessé.

Il n'était pas en costume, il avait balancé un objet lourd dans les pattes d'un bandit et sa mère venait de l'invectiver. Bref, il était à découvert.

Prenant un air gêné, il fit face à l'Ecolière. Pas de doute, cette fille avait beau être belle, elle l'énervait. Il fallait une parade, vite.

"Euh... désolé m'man. Je voulais voir l'Ecolière de plus près."

Devant cette réponse, sa mère resta muette une seconde, le temps de comprendre sa bourde et de retrouver enfin ses esprits pour rectifier le tir.

"Ah, tu voulais voir l'Ecolière, hein?! Encore une chance qu'elle ait pu désarmer cet homme, sinon tu serais dans un bel état à l'heure qu'il est!"

La foule cessa ses acclamations, commençant à penser qu'elle n'avait peut-être pas bien compris la situation. Des murmures se firent entendre "Je comprends pas." "C'est lui ou c'est elle qui désarmé ce type?"

Damien saisit la bal au bond et se jeta sur l'Ecolière, lui administrant un baiser baveux de fanboy.

"C'était trop génial, la façon dont tu l'as shooté avec la plaque d'égout!"

"Hein? Mais..." bégaya la justicière.

"Bon, Damien! Laisse la demoiselle respirer. Elle a surement mieux à faire que d'être embêtée par un imbécile qui n'a même pas son bac!"

"Okayyy" soupira Damien.

Il aurait même poussé un soupir de soulagement s'il avait pu. Les gens semblaient finalement croire que Damien n'était qu'un jeune imbécile qui s'était approché trop près histoire de voir l'Ecolière en action.

"Au revoir!" fit-il à celle-ci, avant de remonter en voiture.

Sans un mot, sa mère redémarra et chercha une autre sortie pour quitter le parking, tandis que l'Ecolière restait muette sous les applaudissements qui avaient repris à son attention.

"T'es malade?!!!" hurla Damien une fois qu'il furent un peu éloignés de l'attroupement.

"Et toi?!!!" répondit sa mère, plus fort "Tu étais obligé d'intervenir?!!"

"Elle allait se faire tuer!"

"Elle sait ce qu'elle fait surement mieux que toi!!"

"Et toi, tu sais ce que tu fais?! Tu m'as pratiquement grillé devant une foule de gens, bordel!!"

"Lancer une plaque d'égout, c'était pas la meilleure façon de rester discret!!"

"Oh là lààà...." fit Damien, plongeant son visage dans ses mains, tentant de se calmer "C'est la galère. Les péquenots du coin ont peut-être gobé notre barratin mais, Elle...elle sait très bien ce qui s'est passé. J'ai plus qu'à espérer qu'elle ne raconte pas ça à tout le monde."

"Espérer?!!" fit sa mère "Non! Tu vas faire autre chose qu'espérer, mon petit! Tu vas la retrouver, lui présenter des excuses et LA, tu espèreras qu'elle accepte de garder le secret!"

"Mamaaan..."

"Tu as une meilleure solution?"

Touché... Il n'en avait pas. Une justicière de Sainte Justice savait maintenant qu'il était doté de super-pouvoirs et il devrait remettre son sort entre ses mains. Peut-être qu'elle le trouvait vraiment mignon et qu'elle serait disposée à lui faire cette faveur.

"Maman.."

"Quoi?"

"...C'est quoi une Mutocrate?"

Mousquetaire Masqué

La mère et le fils quittèrent le parking sous les regards perplexes de la foule. Telle une gamine en proie à une nouvelle sucrerie, l’écolière, de son minois faussement innocent, laissa traîner ses pupilles sur la voiture des André. Lorsque le fils, sans honte d’ignorance, demanda à sa mère, honteuse de l’éducation donnée, la définition d’un Mutocrate, Madame André ne parvint à retenir un soupir de désespoir si prononcée qu’elle s’en échauffa ses oreilles. « Tout de même, lâcha-t-elle agacée, que tu ne t’intéresses pas à la politique, je le conçois, mais de là à ne pas connaître les bases, à ton âge, c’est révoltant ».

« Les Mutocrates sont bêtement considérés comme des extrémistes, reprit-elle en s’arrêtant à un feu rouge, mais je suppose qu’ils sont un peu plus que de simples monarchistes. Leur chef, Henri de Pardaillan, est l’un des premiers super-héros à avoir foulé le sol français, et il est aussi le fondateur du parti. Lui et les siens pensent, peut-être à tort, que pour redresser le pays, une période néo-totalitaire s’impose. Il calque sa stratégie sur Jules César qui, une fois devenue unique consul de Rome après la débâcle de Pompée, profita de ses pleins pouvoirs pour retirer progressivement les privilèges des sénateurs despotiques pour permettre aux citoyens Romains, victime d’un chômage résultant d’une main d’œuvre esclavagiste plus qu’onirique, de trouver un emploie et de pouvoir faire réellement entendre sa voix. Les Mutocrates s’opposent principalement aux Néo-Jacobins, parti qui estime que la condition actuelle est stable et qu’une équité totale suffira à réguler le chaos actuel qui sévit dans le pays. Entre en scène aussi les Sans-Bérets, composés exclusivement de personnes dites, normales, mais capable, pour les meilleurs, de rivaliser même avec les plus puissants mutants. Eux, à l’inverse Mutocrates, estiment que la légitimité du pouvoir revient aux humains et que les mutants sont plus des menaces que des aides. On apprend ça au collège, mon fils, arrête donc de passer tes soirées dans les nuages ».

Lorsque enfin, ils arrivèrent devant leur habitation, la mère rentra dans l’immeuble sans même prendre un sac de course. L’attitude désinvolte de son fils méritait une punition, et la corvée de course semblait appropriée… Mais surtout pratique.

[ HRP : Désolé pour le délai, j’ai eu nombre d’anniversaires ce week-end ! Je suis plus dispo cette semaine, t'auras moins d'attente, promis ^^ Aussi, concernant les pnjs, tu peux faire interagir modestement les plus secondaires (comme la mère de pirouette, si tu pouvais lui trouver un nom d’ailleurs, ou quelques personnes dans la foule, par contre, ceux que je dais entrer en scène, et qui semble jouer un gros rôle, comme l’écolière, sont mon exclusivité. C’est pas grave pour cette fois, mais sinon je vais avoir du mal à te créer une situation intéressante et divertissante Wink

]

Pirouette

[Son nom est sur ma fiche. Carla André mais, même si j'écris à la troisième personne, je me base du point de vue de Damien donc, il ne pense jamais à elle par son prénom. Quand à l'Ecolière, je suis désolé, je ne savais pas. J'avais juste besoin de me sortir d'une situation gênante. Pas grave, je la retrouverais^^]

Damien était resté assis sur son siège passager, regardant sa mère entrer dans l'immeuble, bouche bée. Elle lui avait débité ces infos à la vitesse d'une encyclopédie informatique.

Il n'était sur d'avoir tout bien compris mais, bizarrement, cette idée de Mutocratie lui faisait froid dans le dos. Ses brèves interrogations lui passèrent comme un coup de vent, remplacées par son ras-le-bol chronique lorsqu'il sortit du véhicule et s'empara des courses.

Il savait que demain, après les cours, il n'aurait pas le temps pour ses balades aériennes habituelles. Il devrait rechercher activement cette Ecolière et lui faire de la lèche pour qu'elle accepte de garder son secret.

Ça aurait pu être pire. J'aurais pu tomber sur un gros super-héros barbu...

Mousquetaire Masqué

À peine eut-il songé à retrouver la jeune fille qu’une poigne délicate et parfumée vint l’alléger d’un sac. Damien, surprit par l’intrusion, constata que la main-d’œuvre n’était autre que l’Écolière. Elle se tenait à côté d’une planche métallique flottant dans les airs, à un mètre du sol, et émettant des petits sons de froissements qui laissaient supposer à l’oreille mécanique une vitesse prodigieuse. « Re-Bonjour mon Prince », déclara la demoiselle sur un ton plein d’entrain, « je ne sais pas pourquoi cette rapide échappée, mais je mets un point d’honneur à soigner ma toilette, c’est pourquoi je suppose que l’odeur n’est pas la cause de votre fuite ».

Pour appuyer ses dires, l’écolière approcha son visage au sien, lui emboîtant ainsi le pas pour le couper dans sa marche. « Par contre, vous n’êtes pas fute-fute, je n’avais pas soupçonné vos pouvoirs avant que vous ne niez m’avoir sauver ! Un humain extraordinaire en est capable, même s’il n’est pas mutant ». En la regardant de plus près, Damien put constater qu’accrocher à ses couettes pendaient deux petites cloches, nouées à ses cheveux par des rubans verts, qui sonnaient lors des dodelinements de tête, plutôt fréquents chez cette jeune fille. « Bref, allez donc poser vos courses, pis après on va boire un verre, comme promis. Mais je préviens, vous payez, la galanterie s’impose au chevalier servant ! »

Elle se décala d’un pas pour laisser le champ libre au jeune homme et, de sa main ornée d’un bracelet rose dessiné de tête d’animaux, elle tendit le sac dont elle s’était emparée. « Je t’attends ici, le vouvoiement m’agace, mais dépêche pas toi, c’est pas poli de faire attendre une jeune fille, c’est mon père qui le dit ! »

Pirouette

Quel idiot!! se dit Damien, lorsqu'elle parla.

Il avait immédiatement fait preuve de paranoïa lorsqu'elle l'avait remercié et n'avait pas songé une seule seconde qu'il puisse passer pour un simple humain.

Bon bah, maintenant, j'en suis au même point, pensa-t-il lorsqu'elle lui parla d'aller prendre un verre.

"Hum...bien." fit-il "J'en ai pour deux minutes."

Il monta en quatrième vitesse et posa négligemment les sacs sur la table.

"Damien! Qu'est-ce que..?"

"Pas le temps de t'expliquer, m'man. Je reviens plus tard!" Le garçon fila à sa chambre et sortit son costume du fond de sa commode. Un ensemble t-shirt, jean noir, qu'il enfila rapidement avant de terminer par sa casquette à l'envers et ses lunettes de soleil.

Il avait menti. Il mit moins d'une minute à réapparaitre devant l'écolière, atterrissant depuis le toit de son immeuble. Il adressa un sourire charmeur à la fille. Il n'était plus Damien, forcé de se cacher. Dans son costume de Pirouette, il était invulnérable et se sentait soudainement soulagé.

"Alors, jeune fille? Quel endroit vous fait envie?"

Mousquetaire Masqué

La jeune fille émit un petit cri de surprise en le voyant atterrir à ses côtés qui se mua rapidement en un rire que l’on ne pouvait cataloguer que d’idiots. D’un geste, elle lui prit le bras et l’entraîna à le suivre. « C’est un costume fait maison, dit-elle de sa voix angélique, ça se voit. En joignant un parti, vous auriez accès à de meilleurs costumes ! Bon, assez parler chiffon, direction le café des méduses ! » Joignant le geste à la parole, le couple atypique entama leur promenade vers les quartiers intermédiaires.

[

Quartier du mont de plassans]

» Un rendez-vous travaillé [Mercredi Après-Midi]
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