[Lundi matin] Une bien étrange affaire. Partie sans-parti.

Le Forgeron

Ce matin-là, dans la ville de Sainte-Justice, les habitants de la riche zone du Quartier du Cœur Pur eurent un réveil brutal. Très brutal. 6 sur l'échelle de Richter pour être vraiment précis. La ville, totalement artificielle, était parfois sujet à ces secousses. Souvent, c'était parce que les plaques avaient eu brutalement du jeu et s'étaient affaissées de quelques centimètres sur un côté et que la structure métallique entrait en résonance, multipliant le temps de la secousse. La plupart des fois, c'était dans les quartiers pauvres à cause du manque d'entretien. exceptionnellement, c'était dans un quartier riche et les super-héros furent vite envoyés sur les lieux.

Quelques blessés, un ou deux morts à cause de chute d'armoire normande remplie d'argenterie et beaucoup de frayeurs. Un peu déçus de ne pas avoir plus à se mettre sous la dent et laissant leur carte de visite aux futurs mécènes, les Héros sont repartis relativement vite. Trop vite. En effet, le personnel du musée anthropologique français étant bloqué par les embouteillages et les secours, il a constaté bien tard que le tremblement de terre était loin d'être naturel. Dans le hall d'accueil du vaste musée trônait un magnifique trou de 10 mètre de diamètre aux parois parfaitement lisses.

Les collections avaient été saccagées par la secousse, les vitrines pulvérisées. Le conservateur et ses trois aides étaient donc en train d'attendre que les pompiers sécurisent les secours avant de voir ce qui manquait. Débordés par la nécessité d'assurer la protection de villas dont les systèmes de sécurités avaient souffert, la police avait envoyé le minimum d'hommes sur l'affaire, la classant pour le moment en vandalisme. Deux policiers se grattaient donc la tête devant le trou béant bouché trente mètres plus bas par un éboulis.

Le détective Chti avait été contacté un peu par hasard, se trouvant dans les environs au moment où la voiture de patrouille avait reçu le message suivant :

"On a constaté un trou géant dans le musée du quartier du coeur pur. Allez surveiller la zone pendant que les pompiers sécurisent le site!"

Sentant venir l'embrouille avec super-vilain à la clé, les deux policiers municipaux en uniforme ont préféré emmener avec eux quelqu'un qui se chargera du sale boulot. Le plus âgé nommé Martin était juste assez grand pour le poste. Un peu rondouillet et affublé de lunettes épaisses, cette histoire le dépassait. Plus jeune, son collègue nommé Karim cherchait déjà une corde. Il prenait des initiatives mais ne voudrait pas descendre. Ils attendaient le détective Chti qu'ils avaient du laisser à l'extérieur, règlement oblige. Un pompier vint leur dire que l'endroit était sécurisé mais que quatre d'entre eux vérifiaient encore le réseau électrique. Les policiers firent signe au détective.

Un appel réçent les avait prévenu qu'une députée, spécialisée dans les infrastructures de la ville, allait suivre l'histoire. Ils l'avaient sur leur radio d'ailleurs.

Le Ch'ti Privé

Et moi qui me préparait à une journée tranquille d'enquête sur des individus peu reluisant à l'intérieur alors qu'ils se font passer pour des Saints au grand public. Na. Je me fais le topo à moi même histoire de ne pas perdre le fil : un tremblement de terre a eu lieu dans un musée. Le probléme, c'est qu'il ne semble pas vraiment accidentel. Des flics qui me prenait apparament pour un petit bleu me débarquérent aux portes et me firent attendre. Cet incident ce serait passé 10 ans plus tôt, on m'aurait fait tout de suite entrer et on m'aurait laissé enquêter de suite. Au lieu de ça, ces imbéciles me font attendre à l'extérieur et piétinent ou prennent les indices sans vouloir les partager. Tient, vla les gugusses en train de me faire signe, une radio à la main. Je comprit tout de suite le message et je prit la radio.

"Bonjour madame ou mademoiselle la députée, je suis le Ch'ti privé. Détective et sans parti. J'espère que notre collaboration se passera bien. En tout cas, si vous dites à ces boubourses de ne rien me cacher au niveau des indices, ça ne pourra qu'aller très bien. Vous avez déjà des infos avant que je descende ?"

J'écouta ma collaboratrice avant de regarder la profondeur du trou. Il y avait au moins trente mètres avant le fond, ce n'était pas rien, le type qui a fait ça dispose d'une machine ou d'un pouvoir très puissant. Vraiment impressionant.

"Est ce qu'il manque quoi que ce soit ? Je parle aussi bien en terme matériel que humain. On est dans un quartier riche et il n'y a pas n'importe qui ici. Il se peut qu'on ai fait ça pour éliminer ou pour enlever quelqu'un ou tout simplement pour faire un casse. Il se peut aussi que ce soit une diversion, donc regarder aux alentour si il y a eu un braquage presque simultanément. Pendant ce temps là je vais descendre."

Je prie la corde et je l'attacha solidement avant de commencer ma decente vers le fond embarquant aussi une lampe à l'un des policier.

Le Forgeron

A quelques kilomètres de là, dans sa maison sur-protégée, la députée Tsuno recueillait le peu de données disponibles. Les caméras avaient instantanément rendues l'âme, leurs câbles s'étant coupés du réseau. Par contre, étrangement, ça semblait s'être passé quelques secondes avant que la secousse ne soit enregistrée par le centre de sismologie de Sainte-Justice.

Assise sur un gros coussin, habillée d'un de ses kimonos multicolores, la députée avait enfilé d'étranges gants et placé une oreillette équipée d'un micro sur son oreille droite. La gauche écoutait du théâtre Kabuki fourni par une enceinte discrète dissimulée dans un mur. Le sol n'était que tatamis dans la grande pièce mais une partie d'entre eux s'étaient écartés pour laisser place à l'énorme plaque translucide de quatre mètres de long qui lui faisait office d'écran de contrôle. Elle recevait en direct les communications intéressantes et appris qu'un super-héros avait été amené par des policiers en fonction.

Il était sur place et elle devrait faire avec. Elle appela les policiers et leur demanda de lui laisser la radio. Le premier contact fut rude et très désagréable. Pourquoi n'y avait il plus de Héros comme elle quand elle était jeune? Le détective entendit un profond soupir de lassitude dans l'appareil.

"Jeune homme... Vous voulez vous faire tirer dans le dos?"

Pas besoin de prendre des pincettes, il n'appartenait à aucun parti. Au bruit, elle comprit qu'avant même qu'elle réponde il avait commencé à descendre.

"Appeler boubourse les policiers qui n'ont fait que leur boulot, c'est petit. Ils sont comme moi, ils n'ont pas d'indices à part le trou dans lequel vous êtes en train de rentrer!"

Poussant un autre profond soupir, elle se massa les tempes avant d'essayer de se reprendre et de recommencer à parler.

"Ici la députée Tsuno, des Sans-bérets. J'ai les plans du quartier sous les yeux. Toutes les résidences alentours ont reçu la visite des super-héros et des policiers. Pas de vol déclaré et les morts sont bien accidentelles. En fait, il semblerait que les vibrations dues au fait de creuser ce tunnel soient à l'origine du désastre alentour. Vous êtes dans un musée, non? il n'y a rien qui n'a été volé?"

Au fond il n'y avait que des débris. Il semblerait que les bords se soient éffondrés sur le centre. Il y avait une odeur caractéristique d'explosif utilisé. Quelques mètres avant le fond, un passage de un mètre de haut semblait avoir été coupé par la chose qui avait fait le trou.

Le Ch'ti Privé

Je descendit au fond tout en me faisant remonter le probléme. Tsuno.... Ca me dit rien. Etrange. Normalement, quand je n'entend pas parlé d'un député c'est soit qu'il est intégre ( ce qui est très rare ) soit qu'il est nouveau. A mon avie ce doit être une nouvelle. A sa voix, je pense qu'il s'agit d'une jeune femme, en tout cas, elle est plus jeune que moi, ça c'est sûr. Pendant ma descente je répondit à ma chef temporaire :

"Si ce aurait été un autre héros beaucoup plus connu que moi, ils m'auraient déjà fait entrer mademoiselle Tsuno. Et le temps qu'il cherche ce qui a été volé, je vais voir en bas les indices qui s'y trouvent pendant qu'elles sont encore fraîche. Vous êtes nouvelle non ? J'ai jamais entendu parler de vous..."

Je posa pied à terre et la première chose qui me vient c'est l'odeur de la poudre, d'explosif. Avant le fond, il y avait un trou d'un mètre de haut.

"Je n'ai rien contre les jeunes vous inquiétez pas. Si vous voulez savoir, je vous trouve plus digne de confiance que la plupart des anciens du parti des sans bêrets. Bon alors écoutez moi : On a creusé un trou avec une perceuse, mais vu l'odeur de la poudre, ils ont du faire sauter une paroie pour couvrir une sortie et s'échapper. Il reste une entrée possible, mais j'irai plus tard, comme vous avez dit : il faut savoir ce qu'ils ont volé."

Je remonta la corde, réfléchissant à ce que je devais faire par la suite. Je n'avais pas le choix, il fallait d'abord ce que je sache ce qui a été volé. Ensuite, je suivrait le tunel libre.

"Salut ! C'est moi que revl'a. Vous avez trouvé ce qui a été volé ? Il y a des témoins qui étaient dans le musée pendant l'attaque ?"

Le Forgeron

La députée parcourait des yeux toutes les données qui s'affichaient sur l'écran. Il y avait un peu de tout et elle cherchait des éléments qui seraient intéressants. Dans le même temps, le super-héros avec qui elle devait travailler commençait un peu à l'agacer. En fait, à beaucoup l'agacer...

"Si ils vous ont fait attendre, c'est parce que j'en ai donné l'ordre. Je ne vous connait pas, vous n'êtes pas enregistré et la structure du musée n'était pas franchement stable. Si vous aviez déboulé et semé le chaos, tuant les pompiers, les policiers et le personnel du musée, devinez qui serait blâmée..."

Elle se félicitait d'ailleurs de ne pas l'avoir laissé rentrer. Allez savoir ce qu'il aurait fait vu sa façon toute personnelle de concevoir une enquête... En plus il disait ne pas la connaître... Elle poussa un profond soupir dans son micro.

"Après tout ma société n'est que la leader française de l'électronique de pointe et je n'ai qu'une menue carrière de vingt comme héroïne à travers tout le globe. Cela aurait été vraiment étonnant que vous n'entendiez jamais mon nom..."

Il se décidait enfin à lui fournir quelques informations intéressantes concernant le lieu, vu qu'elle n'avait aucune caméra disponible. Un passage serait disponible et serait sous le musée? Elle regarda de suite un graphique de construction mettant en sur-impression les réseaux de tunnels et les plans de la surface, se concentrant sous la zone du musée. Surprise, un seul passage souterrain assez grand pour laisser passez quelqu'un existait, une voie d'entretien pour le câblage téléphonique. Et rien en-dessous. En fait, on passait sous le niveau de la mer... Ils ont foré à partir d'où ces criminels?

Elle transmis ce qu'elle avait trouvé au détective cht'i pendant qu'il se retrouvait face au conservateur du musée. Son beau costume gris antharcite était à présent couvert de poussière et ses cheveux blancs soignés étaient hirsutes, lui donnant une apparence de survivant d'une guerre nucléaire. Il était abbatu. Petit homme d'une soixantaine d'année, il se serrait les mains nerveusement, regardant ses trois employés se livrer à un difficile travail d'inventaire parmi les débris.

"Je... Je ne comprends pas... incompréhensible... On n'a pas de grandes œuvres d'art... Juste des habits, des objets de la vie courante, des pierres, des outils en fer, en pierre..."

Remarquant la présence du détective et ses questions, il marcha à pas vifs vers une armoire pulvérisée dont les rayonnage se sont effondrés. Au sol, mêlées au verre et au bois se trouvaient une centaine de pièces de monnaie anciennes.

"Regardez! Mais regardez ça! Chacune de ces pièces vaut au moins une centaine d'euros. Les plus précieuses valent près de 10 000 euros! ils ne les ont même pas regardées! Mon assistant a retiré le bois qui était tombé dessus tout à l'heure... C'est un véritable chaos et rien que pour savoir si il manque une seule de ces pièces... Passer tout le musée... ça va nous prendre tout le reste de la journée, au moins!"

Se mettant un mouchoir devant la bouche, il regardait autour de lui, l'air un peu plus inquiet que paniqué à présent. Visiblement, la question du Heros avait fait mouche.

"Le gardien devait être là... Les chiens et les pompiers ne l'ont pas retrouvé... Il travaille depuis trente ans pour des musées et a été transféré l'année dernière du Louvre... Du Louvre, monsieur! Il est peut-être tombé dans le trou... Ou ces vauriens l'ont emmené... mais ça veut dire quoi tout ça?!"

Le Ch'ti Privé

"Oh vous savez, si vous avez rien trouvé sur moi, c'est que vous n'avez pas cherché au bon endroit... J'ai commencé à exercer dans les années 60/70. J'ai prit une pause de 10 ans et là je viens à peine de reprendre. Si vous voulez quoi que ce soit sur moi, fouinez dans les dossiers d'il y a 10 ans et plus. Mais attention, ça ne va pas vous plaire..."

Outre mes "exploits", il y est surement noté le fait que je me prenais à tout ce qui était corrompu, chef d'entreprise ou député compris. La miss était bien remonté et je compris rapidement que je la prenais surement par le mauvais bout. En même temps, ma propre paranoïa vient me jouer des tours... Il va falloir que je prenne des cachets dés que je serai à l'abri des regards. Comme je m'approchais du directeur, elle m'envoya les données. Interessant.

"Ok... Je vais voir si il y a moyen de déduire d'où ils ont déboulé. Il peut se passer des choses à l'extérieurs pendant que je crapahute dans les souterrains. Attendez un instant je m'entretient avec le directeur."

Et j'écouta le survivant. Le pauvre je le pleint quand même. Après l'avoir écouté, je lui conseilla de se détendre et de boire un verre pour pouvoir mieux se concentrer sur sa tâche avant de revenir à la ~~douce~~ japonaise.

"Ils ne savent pas encore ce qui a été volé et ça va leur prendre pas mal de temps apparament. Par contre, on a un disparut, je vais dire à la police de prendre compte avant de redescendre. Mais si vous voulez mon avie, il y a quelque chose qui me chifonne."

Je demanda tout les infos necessaire au pauvre conservateur, gardant un air sérieux et compréhensif quand à son affaire. Tout était bon, nom, prènom, détails sur ses antécédents, âge et ect. J'informa ensuite du tout aux policiers encore présent avant de retourner à Yoko.

"Oui, ce type venait du Louvre apparament. Le probléme c'est que pendant des années il était au Louvre et subitement cet année il se retrouve dans un musée soudainement attaqué de maniére la plus spetaculaire au possible. De plus, vu l'état du conservateur, il était sur les lieux, mais ce n'est pas lui qui a disparut, on l'a même pas touché, seul le gardien à disparut. Et il n'y a pas de cadavre en bas. Enfin. Ce ne sont que des hypothéses, mais je pense qu'on ne peut négliger aucune piste. Vous avez d'autres infos sur le chemin qui a été pris 20 000 lieu sous la terre ?"

Le Forgeron

Conformément à la demande du détective, elle garda une fenêtre ouverte dans un coin de l'énorme écran affichant les environs du musée. Le satellite se déplaçait, la-haut dans l'espace, et elle n'aura encore un accès visuel à cet endroit que pendant une heure à tout casser. A l'autre bout, le détective sembla ENFIN se montrer plus professionnel. Il disait avoir commencé dans les années 60 alors que les policiers lui avaient décris un homme plus jeune. Un mutant?

L'image satellite venait de se brouiller. Un avion passé à la verticale du point de vue. Pestant, elle rétablit la mise au point.

"Les environs sont calmes. Les gens ont été encouragés à rester chez eux et ceux dont la maison était trop endommagée sont partis. Il n'y a plus que la police et les secours dans les environs..."

Toutefois, la vue qu'elle avait lui donna quelques indices sur le pourquoi de la méthode employée.

"C'est un peu flou mais je vois des caméras privées. Elles filment l'entrée des résidences, sûrement pour savoir qui veut s'engager dans l'allée. Ils seraient venus par la surface, ils seraient obligatoirement passés devant au moins deux de ces petites espionnes..."

De plus en plus elle avait l'impression que les criminels sont venus par le sol pour quelque chose dans le musée. Les résidences alentours contenaient des voitures se sport, des œuvres d'art et dieu sait quoi d'illégal et de très cher pourtant. Il devait y avoir quelque chose dans ce musée... Elle suivit la demande de recherche sur le gardien disparu et déjà une équipe de policiers en patrouille se rendaient à son domicile. Il était dans un quartier moins huppé et il y avait donc encore des policiers relativement libres là-bas.

"Je n'étais pas présente quand ils ont coulé les fondations de Sainte-Justice. A l'époque, je ne pensait même pas que je m'installerais là. Je vais téléphoner à un vieil ingénieur de mes amis qui avait participé à la création de la ville... attendez voir... En attendant, essayez de passer dans la voie d'entretien du câblage téléphonique que vous avez vu tout à l'heure... il y a un truc bizarre sur le plan..."

Elle détestait employer un terme aussi vague que "truc" mais elle ne pouvait pas dire autre chose : Tout les cinquante mètres, il y avait dessiné un carré barré d'une croix sur le plan. Un carré correspondait normalement à une interface entre deux gaines ou à un passage vers l'extérieur. Les carrés barrés correspondaient à des voies condamnées par des travaux ou des accidents. Hors, sur près de 1000 mètres, il y avait une succession de carrés barrés...

"Allez voir dans cette canalisation. On dirait que tous les cinquantes mètres il y a des passages condamnés... mais qui ne mènent à rien de connus à mes plans!"

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